Histoire et avenir de la presse papier

Histoire et avenir de la presse papier



L’ avenir des journaux “papier” ? C’ est simple comme ça:

Années 1950: La télé arrive et il s’ avère que la plupart des gens préfèrent recevoir les nouvelles lues par un type avec des cheveux en plastique moulé, qui fume une cigarette

Années 1960: L’ évolution et de meilleurs habitudes alimentaires font qu’un premier mère cesse de lire le journal aux toilettes .. comme le premier poisson qui marcha sur terre

Années 1970: La littérature et la presse atteignent leur apogée jusqu’au moment où, ironie du sort, la lecture commence à décliner. (A noter que le type qui lit les nouvelles à la télé ne fume plus sur le plateau).

Années 1980: L’ arrivée de la télévision par câble voile de la publicité aux quotidiens: très vite des chaînes entières diffusent des infos 24h sur 24, avec 3 composantes principales: des reportages sur des vedettes, des poursuites entre policiers et criminels et des journalistes politiques enragés qui se crient dessus.

Années 1990: L’ arrivée d’ Internet vole encore plus de publicité et oblige le dernier lecteur de moins de 40 ans à résilier son abonnement afin d’avoir plus de temps pour se masturber devant des sites porno.

Années 2000: eBay et Craigslist se liguent pour tuer les petites annonces qui constituaient en réalité l’épine dorsale financière des quotidiens. La récession qui frappe les annonceurs achève froidement le travail.

Aujourd’hui: Après une longue période de panique, les patrons de presse rivalisent d’idées stupides pour faire fuir les rares lecteurs qu’ils avaient encore, ils accélèrent leur mort imminente, prévue maintenant aux alentours de 2015.

Evidemment les détails varient. Dans mon quotidien de taille moyenne, le patron, handicapé de l’ âme, a écumé les différentes chaînes de journaux jusqu’à ce qu ‘il déniche le parfait jargonneur délirant et lamineur de budgets, un type viré de toutes les publications miteuses qu’il avait ruinées, un type qui à mon humble avis est au mieux narcissique et au pire un psychopathe complet… Curieusement, M ne semblait accorder aucun intérêt à la ville que son quotidien était censé couvrir; son unique passion, c’ était le business de la presse, ce qu ‘il appelait le newspapering…

Tel un médecin du moyen âge, ce tyran adepte de l’ autoglorification prétendait sauver le journal chaque fois qu’il le saignait et durant ce long déclin, il persista à dépenser chaque année le salaire d’un journaliste pour se rendre en avion à des conférences où il pouvait blablater en compagnie d’autres Saddam sur l’avenir de la presse (dont ils assuraient la mort).

… il rentrait invariablement avec de mauvaises idées , et tel un général délirant qui envoie ses troupes de moins en moins nombreuses sur des fronts qu’il est le seul à voir, il nous annonçait que l’avenir du journal, c’ était une édition entièrement en ligne (en lisant cette déclaration les annonceurs haussaient les épaules et annulaient leurs publicités dans l’édition papier, ce qui provoquait une nouvelle vague de licenciements). Puis, sans même admettre avoir commis un faux pas, M déclarait que l’avenir des journaux, c’ était de mettre des journalistes de la presse écrite à la télé ! (Quiconque a déjà vu un journaliste de la presse écrite devine comment cela s’ est terminé .. encore des licenciements)…

Criant de vérité non ?

Extrait de “La vie financière des poètes” de Jess Walter:


Histoire et avenir de la presse papier | 10 mai 2011
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